Il était une fois PORT GRIMAUD...
Naissance du projet
A un journaliste du quotidien "l'Alsace", François SPOERRY exposa ainsi son projet: "Port Grimaud est né de mon désir d'avoir une petite maison au bord de l'eau avec un bateau devant ma porte... Mais j'envisage aussi de créer un village et pas seulement un assemblage de maisons. Un vrai village avec son cœur, sa place, son église, ses hôtels, ses restaurants. Un village tel qu'il aurait été si les architectes n'avaient pas existé. Issu du passé, mais en accord avec les hommes et les choses du présent..."
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Il était une fois un petit garçon qui découvrit, à 6 ans, lors d’une visite au Musée de sa ville Zurich, des maquettes de cités lacustres préhistoriques, petites huttes sur pilotis devant lesquelles des petits canoës taillés dans des troncs d’arbres attendaient les pécheurs… Cette visite émerveilla le petit François qui revint plusieurs fois rêver devant ces petits villages en nourrissant l'idée de créer lui même sa cité lacustre, ambition qui germa et mûrit pendant 40 ans.
A l'age de 20 ans, les services médicaux de la Marine Nationale où François Spoerry voulait s'engager, refusèrent sa candidature en raison d'une vue insuffisante... Fin d'un rêve pour ce jeune homme ambitieux et début d'une autre et grande passion: Il entra en architecture !
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Jusqu’au jour de 1962 où François Spoerry, devenu marin et architecte, apprit, au cours d'un repas familial dans sa maison de Cavalaire, qu'un vaste terrain insalubre, au fond du golf de St Tropez, était en vente...Mais il semblait ne présenter aucun intérêt pour les promoteurs et bétonneurs, avides de nouvelles constructions: Délimitée par la route nationale côté terre, et par la rivière "La Giscle" au sud, cette étendue marécageuse infestée de moustiques, dont l'insuffisance des fonds interdisait l'approche de toute embarcation, était envahie de roselières, de hautes herbes et de buissons parmi lesquels se faufilaient quelques chemins caillouteux...
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L'une des maquettes représentant une cité lacustre préhistorique, exposées au Landesmuseum de Zurich.
Vue aérienne du terrain nu en 1963 |
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Au dessus, l'ancien cadastre avec le terrain sur lequel allait s'édifier PORT GRIMAUD.
A gauche, autre vue aérienne du terrain nu...
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La seule vraie végétation présente en ces lieux, de majestueux pins parasols, furent abattus en 1943, par des hommes réquisitionnés dans la population locale sous l'ordre des armées d'occupation, afin de rendre plus dangereux un éventuel débarquement des Alliées. Il en restait quelques uns que François SPOERRY préserva en construisant autour (l'île aux Pins ou celui devant le restaurant La Tartane).
Le terrain marécageux en 1963
Permis de construire de la 1ere tranche:
couverture du plan de masse... |
Se rendant sur le terrain, François SPOERRY comprit très vite qu'il venait de découvrir l'emplacement de l'œuvre à laquelle il allait vouer sa vie...
Commença alors trois longues années de démarches pour obtenir l'indispensable permis de construire... Une des très jolies places de PORT GRIMAUD a été baptisée place du "14 juin" pour immortaliser cette obtention, en 1966 ... Ce permis de construire est pourtant signé du 13 juin 1966 !
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En réalité l'architecte n'avait pas attendu le premier permis de construire du 14 juin 1966, permis déposé en 1963!, pour commencer les travaux...
Vous pouvez découvrir le texte de la DEMANDE PREALABLE que l'architecte avait déposée le 24 juin 1965 pour appuyer sa demande de Permis de Construire...
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Le projet avait pris beaucoup de retard à cause de difficultés de dernière minute, de blocages administratifs qu'il fallut au plus vite surmonter, mais nous y reviendrons un peu plus loin...
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Les pins parasols au début du siècle, avec la ligne de chemin de fer Toulon/St Raphael, fermée en mai 1948 et qui passait ou a été tracé la piste cyclable...
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et la sablière avec sa locomotive Decauville...
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Pour la petite histoire:
la ligne La Foux - St.Raphaël a été ouverte le 19 septembre 1889.
Au km 53,800 (au départ de Hyeres) fut construit un pont sur la Giscle, composé d'une travée métallique de 30 m.
Au km 54,850, un embranchement pour la sablière de la Foux, correspondant à la voie qui mène à Port Grimaud 1, d'une longueur totale de 850 m., se dirigeait vers la mer et s'achevait par deux voies en impasse au bord des bassins où une drague à vapeur prélevait le sable.
Celui-ci était collecté par un réseau à voie de 0,6 m pour être chargé sur les trains du Sud de France.
Du 6 au 15 avril 1944, pendant la construction du "Südwall" (la fortification du littoral varois), les troupes allemandes firent démolir la gare de la Foux et tous les bâtiments attenant (bâtiment 2ème classe, halle à marchandises, dépôt pour deux machines, remise à voitures, deux voies principales et une voie marchandises, château d'eau de 120 m2, trois grues hydrauliques pour la ligne principale et deux pour le tramway Cogolin - St.Tropez.). dont plus rien ne subsiste de nos jours.
La collecte du sable en fut gravement perturbé.
En mai 1948, les voies ferrées furent démontées. Des camions, remplaçant les trains, continuèrent encore quelques années à venir chercher du sable sur le site de l'actuelle cité lacustre...
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Photo prise en 1944: Débarquement des troupes françaises... Les pins parasols ont été rasés Au font la Haute Suane ... |
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L'OEUVRE de François SPOERRY... |
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